Étude de cas

Les compotes de fruits : un en-cas populaire, maintenant dans un emballage durable

 

Ces dernières années, les compotes de fruits ont gagné en popularité. Elles sont emballées dans des gourdes ou pochettes pratiques et souvent colorées. Il y a peu encore, ces gourdes étaient généralement composées d’aluminium laminé difficile à recycler, voire pas recyclable du tout. Mais la situation a évolué : de plus en plus de producteurs optent pour des emballages monomatériaux recyclables.

Les compotes de fruits proposées dans des gourdes ou des pochettes plaisent aux petits comme aux grands en raison de leur facilité d’utilisation, notamment comme en-cas pour l’école ou en déplacement. Pas besoin d’éplucher des fruits à l’avance, et ces compotes sont emballées dans une pochette hermétique qui permet de les conserver longtemps. Les gourdes ne sont pas seulement pratiques : avec leur surface brillante et leurs couleurs attrayantes, elles se remarquent de loin dans les rayonnages.

Les gourdes : un emballage complexe et atypique

D’un point de vue logistique également, les gourdes présentent de nombreux avantages. Elles sont bien plus légères que les bocaux en verre de compote de pomme, ce qui réduit les émissions de CO2 durant le transport. En outre, ces gourdes s’empilent facilement et prennent donc moins de place dans les camions.

Malheureusement, il s’agissait encore récemment d’un emballage assez complexe, non recyclable dans la pratique. « Les gourdes étaient généralement composées d’aluminium laminé », explique Annemarie Abbeel, Sustainable Packaging Manager chez Fost Plus. « Cette technique consiste à insérer par laminage une couche d’aluminium d’environ quelques microns d’épaisseur entre deux couches de plastique pour faire barrage à la lumière et à l’oxygène. La couche de PET extérieure rend l’emballage brillant et résiste à la chaleur du processus de scellage durant la production. Sur l’intérieur, une couche de polypropylène (PP) offre un scellage imperméable au gaz, qui garantit la sécurité alimentaire et la conservation du produit. »

La transition vers la nouvelle génération de gourdes bat son plein. Plusieurs producteurs ont déjà fait passer toute leur gamme au monomatériau. Nous appelons également toutes les entreprises qui utilisent encore de l’aluminium laminé à faire la transition au plus vite.

Du multicouche au monomatériau

Trois matériaux différents, donc, qui ne peuvent même pas être séparés les uns des autres. Un point néfaste pour le recyclage. « Heureusement, de plus en plus de producteurs passent à la nouvelle génération de gourdes, qui utilisent un seul type de plastique : le polypropylène. La couche d’aluminium est remplacée par une barrière d’oxyde d’aluminium (alox) ou d’oxyde de silicium (siox) évaporé, qui offre les mêmes garanties en matière de sécurité alimentaire et de conservation. Tant que le matériau barrière ne constitue pas plus de 5 % de l’emballage total, il peut être recyclé avec le plastique sans aucun problème. »

Les films en polypropylène du sac bleu sont recyclés avec d’autres films plastiques par l’entreprise limbourgeoise Ecoo, qui utilise ce matériau notamment pour produire des bacs à fleurs et des îlots directionnels. « Nous examinons également les options de recyclage chimique. Ce type de recyclage serait possible entre autres dans la nouvelle installation d’Indaver au port d’Anvers. On pourrait alors utiliser directement le recyclat produit pour fabriquer de nouveaux emballages alimentaires. En tout cas, les emballages en polypropylène nous préparent pour l’avenir, notamment à la future législation européenne PPWR. »

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La place de ces déchets dans le sac bleu

La transition vers les nouveaux matériaux d’emballage bat son plein. De grands producteurs comme Materne ont déjà fait passer toute leur gamme au monomatériau, à l’instar des marques distributeurs de Delhaize, Carrefour et Colruyt. « D’autres producteurs nous ont déjà annoncé qu'ils sauteraient le pas d’ici fin 2025. Nous appelons également toutes les entreprises qui utilisent encore de l’aluminium laminé à faire la transition au plus vite. C’est aussi dans leur intérêt financièrement. En raison de l’écomodulation, le tarif Point Vert pour les matériaux non recyclables est au moins deux fois supérieur au tarif le plus élevé pour les matériaux recyclables. »

En 2025, cette évolution se reflètera aussi d’ailleurs dans les règles de tri imposées aux consommateurs belges. Les gourdes et autres emballages multicouches seront supprimés de la liste des emballages non autorisés dans le sac bleu. « Nous avons franchi un cap important : la plupart des gourdes commercialisées à l’heure actuelle se composent de monomatériaux recyclables. Il serait donc regrettable de laisser ces matériaux se perdre dans les déchets résiduels », conclut Annemarie Abbeel.